DJ Maestro peut certainement être considéré comme l'un des pionniers des DJ de Jazz. Nous avons eu l'honneur d'interviewer Martijn dans nos bureaux à Amsterdam. Tout en dégustant une tasse de café, que Martijn aime tant, nous lui avons posé des questions sur sa carrière et ses projets futurs. Découvrez ce célèbre DJ hollandais qui a su apporté une pointe de nouveauté au jazz.
DJ Maestro
Interview du DJ Hollandais DJ Maestro
Commençons par le commencement : quand et comment votre amour pour le jazz a-t-il débuté ?
En fait assez jeune, j'avais 15 ou 16 ans. J'ai commencé à mixer sur la pelouse après les cours de hockey et au club de tennis et même parfois à l'école pendant les pauses. Après cette période, j'en avais à peu près fini avec le disco standard qu'on jouait à l'époque et je me suis intéressé au Hip Hop, même si je n'aimais pas particulièrement le rap. J'ai donc commencé à fouiller parmi les milliers de disques de hip-hop, à la recherche de samples qui étaient utilisés par les artistes de Hip Hop. C'est comme ça que j'ai vraiment commencé à découvrir le groove et le jazz.
À l'époque, je n'avais pas beaucoup d'argent, alors j'allais beaucoup aux marchés aux puces. Les gens jetaient aussi leurs disques vinyles, car tout le monde passait aux CD. Je prenais n'importe quel disque où je trouvais un artiste funky dessus. J'aurais aimé, avec mes connaissances d'aujourd'hui, me promener dans les rues à la recherche de beaux disques vinyles. C'est comme ça que j'ai découvert le groove et le jazz. C'était et c'est toujours ce que j'aime le plus.
A quoi ressemble une journée typique de DJ Maestro?
Café, cigarettes... A part ça, je suis souvent sur l'ordi. J'ai créé la station de radio Jazz de Ville avec 4 chaînes donc ça demande beaucoup de travail et d'investissement personnel. J'essaie aussi de découvrir de nouvelles musiques en fouillant chez les disquaires. Je vais aussi me promener un peu plus tard dans la journée. L'autre jour, j'ai trouvé un très vieux disque dans un magasin qui coûtait 3€. Je les achète toujours quand je les vois et je donne ensuite le disque en cadeau à une autre personne. Ce sont les choses principales qui comblent ma journée et je passe aussi du temps avec ma fille les jours de semaine.
Vous avez eu l'occasion de sortir de nombreux grands albums. Lequel est votre préféré, ou lequel vous avez le plus apprécié produire ?
Le premier album que j'ai sorti sur Blue Note était très spécial, car je rêvais d'être un jour signé chez Blue Note. Mais, cet album a été réalisé très rapidement, vraiment en 2 ou 3 heures. En trois heures, j'avais repris toutes mes chansons préférées de Blue Note, ce qui est allé assez vite. Le 2e album c'est celui que j'ai le plus vendu, mais à l'époque, j'étais incroyablement triste, c'est pourquoi il y a toutes ces chansons "bizarres" dessus. Pour le produire, je suis allé sur un bateau et j'ai emporté un sac rempli de CD avec moi.
Little Girl Blue - Maestro remix
La station de radio dont nous avons également parlé un peu plus tôt, Jazz de Ville, d'où vient-elle, et quelle est l'idée qui la sous-tend ?
J'ai été programmateur et directeur d'Arrow Jazz FM, qui est ensuite devenu Sublime FM. Finalement, j'ai arrêté parce que je ne pouvais pas faire ce que je voulais faire là-bas. Puis j'ai lancé Jazz de Ville. Nous avons beaucoup d'auditeurs mais nous ne gagnons pas encore d'argent. C'est pourquoi je vais bientôt créer une application et proposer un abonnement mensuel aux usagers. Un peu comme ce que l'on voit partout maintenant avec Spotify et Netflix, etc. La différence avec les autres stations de radio est que Jazz de Ville a vraiment 4 stations d'ambiance. Si vous voulez quelque chose de calme, vous choisissez la chaîne 'chill' , et pendant le travail vous pouvez par exemple opter pour la chaîne 'groove'. Mais la chaîne la plus populaire est celle du vrai jazz. C'est logique, d'où son nom.
La musique a beaucoup évolué au fil des années. Comment avez-vous vécu personnellement tous ces changements et qu'est-ce qui vous frappe le plus là dedans ?
Peut-être la musique est-elle aussi devenue plus électronique de nos jours ?
C'est vrai, mais il y a toujours des contre-mouvements aussi. Lorsque je me suis fait connaître avec Blue Note Trip, il y avait eu auparavant beaucoup d'électronique, puis un contre-mouvement avec la musique lounge. J'ai aussi suivi ce mouvement dans une certaine mesure. Aujourd'hui, tout est très électronique, avec la techno, etc. Je pense donc qu'il y aura un contre-mouvement pour une musique plus organique à l'avenir.
Ce que je trouve malheureux, c'est que de nos jours, tout le monde se dit DJ. Qu'en appuyant sur un bouton de synchronisation, on puisse prétendre savoir mixer. C'est pour ça que j'ai toujours joué des vinyles et que j'insiste sur le fait que je suis un DJ. Avec le spinning vinyle, je pense que c'est bien de montrer que vous avez acheté les disques, que vous avez fait l'effort de trouver cette musique.
Quel est le meilleur moment de votre carrière jusqu'à présent et qu'aimeriez-vous encore réaliser ou faire ?
Signer avec Blue Note est vraiment la meilleure chose qui me soit arrivée dans ma carrière. Cela m'a permis de voyager beaucoup et cela m'a ouvert beaucoup de portes. Ce que j'aimerais faire par dessus tout, c'est jouer au Montréal Jazz.
DJ Maestro et sa collection de vinyls
Quels conseils donneriez-vous à un nouvel artiste ou DJ sur Gigstarter ?
Alors, suivez votre propre chemin et composez votre propre musique. J'ai eu la chance de pouvoir devenir célèbre avec une compilation de singles ou un album de remix, car c'était encore possible à l'époque. Aujourd'hui, ils n'en font presque plus. Maintenant, il faut vraiment faire sa propre musique, on finira par vous engager pour quelque chose d'unique. Je considère également que faire des remixes revient à faire sa propre musique.
Quelque chose à ajouter Martijn ?
Oui, je veux vous raconter l'histoire qui a fait de moi un DJ. J'aime simplement faire danser les gens. Au fil de ma carrière quand je suis devenu de plus en plus connu, j'ai eu l'opportunité de jouer sur de plus grandes scènes, mais je n'aime pas vraiment cela. Lorsque j'ai commencé à mixer pour des soirées étudiantes, je devais à la fois laver les verres et être DJ dans un coin de la pièce. À l'époque, je passais la tête dans le coin pour voir si tout se passait bien et je voyais alors qu'ils étaient tous en train de danser.
Pour moi, ce n'est pas tant l'attention qui est en jeu. Vous ne devriez pas vraiment regarder un DJ non plus, oui seulement si c'est un très bon scratcheur peut-être. Si quelqu'un ne fait que filmer avec son téléphone parce qu'il y a un grand artiste qui mixe et qu'il ne danse pas, et bien je pense que c'est absurde. Les gens devraient vraiment venir pour la musique. C'est pourquoi j'aime amener des musiciens, les gens peuvent prendre plaisir à regarder et ça rend la soirée plus intéressante musicalement.
Merci DJ Maestro d'avoir pris le temps de répondre à nos questions!
Vous aussi, vous envisagez une carrière de DJ Jazzy comme DJ Maestro ? Alors créez un profil sur Gigstarter pour donner un coup de pouce à votre carrière ! En quelques clics, vous ferez partie de notre communauté de DJ et augmenterez votre visibilité et vos opportunités de concerts !
Inscrivez-vous
D'autres articles sur Gigstarter: