Soundtrax est un groupe de reprises pour le moins original. Ce coverband est spécialisé dans les musiques de films ! Pour en savoir plus, nous avons discuté avec Pierre, le bassiste et fondateur du groupe.
Comment a commencé Soundtrax ?
Il faut d’abord savoir que j’ai une vraie passion pour le cinéma, la pop culture… Je suis également diplomé d’école de cinéma, et je suis musicien depuis mon adolescence.
Pendant une période assez difficile de ma vie, j’ai pu m’en sortir avec mes deux passions : la musique et le cinéma.
Et puis, il y a beaucoup de groupes de cover mais rien n’est consacré au cinéma.
Au départ, j’avais envie de travailler autour de musiques instrumentales, façon Hans Zimmer par exemple, mais c’est compliqué à mettre en place.
L’avantage des chansons utilisées dans les BO (bandes originales) de films, c’est que ça laisse la place à tous les styles musicaux.
J’ai donc commencé à répertorier les chansons qui auraient pu être intéressantes, de « Lovefool » sur Roméo & Juliette à « You Could Be Mine » des Guns dans Terminator 2.
J’en ai parlé à deux amis. L’un deux est claviériste, et l’autre est batteur et claviériste. On a ensuite continué avec Jeff, le batteur, un autre guitariste et un couple de chanteurs (ils sont mariés !). Nous sommes donc six.
Vous vous spécialisez dans les musiques de film. Comment les choisissez-vous ?
Nous avons 3 critères : film culte, chanson culte, et quelque chose qui sera ambiançant, qui fera danser les gens.
Si la chanson n’est pas hyper connue, on essaie de la faire venir d’un film culte, que les gens puissent se dire : « ah ouais ça me dit un truc c’était ce film ».
On se fait aussi plaisir en allant sur des films moins connus mais d’artistes très connus, comme « Big Gun » d’AC/DC qu’on retrouve dans Last Action Hero avec Schwarzenegger.
Quelle place faites-vous à vos films préférés ?
Ça demande des concessions. Mon école musicale, c’est le rock, le hard rock et métal, alors que la chanteuse en est plutôt aux antipodes et Martin, un des guitaristes, est plutôt classic rock comme Clapton. Mais le sujet est tellement vaste et on a tellement répertorié de morceaux qu’on arrive à quelque chose de dense, varié, sans être ennuyeux : on peut passer de Clapton & Sting à Flashdance sans problème !
On pense aussi aux styles de cinéma, des scènes et des films qui évoquent des choses (par exemple, la scène de Kim Basinger dans 9 semaines et demi sur « You Can Leave Your Hat On »).
A partir du moment où on fait des concessions et on réfléchit à faire plaisir à tout le monde en gardant à l’esprit qu’il faut faire plaisir au public et que le set soit homogène, on arrive à faire des choses sympas. Il faut s’adapter au public.
Typiquement, pour une demande en mariage ou un anniversaire, ça va aller plus vers le gout de la personne qui fête son anniversaire etc. Dans un café concert, on va vraiment se faire plaisir.
Quelle serait la plus grande différence entre un coverband « standard » et vous ?
Un fil conducteur qui soit vraiment clair : chansons de BO. Il ne faut pas reprendre simplement les chansons lambdas, il fallait quelque chose de technique, de compliqué, on a besoin de musiciens de qualité. La deuxième chose est une idée en cours, le coté audiovisuel : par exemple avoir un support vidéo sur écran qui permettrait de passer un clip constitué des images venant du film de la chanson.
J’aimerais vraiment qu’on arrive à un spectacle audiovisuel.
Notre problème sera de trouver les techniciens : nous ne sommes pas professionnels, et c’est extrêmement cher ! Notre idée est d’avoir un spectacle pour des centres culturels et des festivals de cinéma.
Quels sont vos films préférés ?
Je suis un dingue de la série Terminator, le 2 est le plus grand film d’action et de science-fiction des années 90, et je suis très sensible à l’histoire militaire : j’ai dû voir Il Faut Sauver Le Soldat Ryan des dizaines de fois. Top Gun est horriblement kitsch mais c’est un film qui me faisait rêver petit. The Last Action Hero est un film d’action mais c’est un film de cinéaste, bourré de références.
Comment la pandémie a-t-elle affecté votre activité ?
On l’a assez mal vécue, on a perdu beaucoup de dates. En 2019, on a fait une vingtaine de dates et en 2020 on a eu énormément de trucs annulés avec 2-3 concerts sur l’année. C’était un vrai problème vu qu’on utilise les cachets pour faire vivre le groupe. Il y a eu beaucoup de découragement et l’impossibilité de répéter a été particulièrement difficile à vivre. Mais on a quand même développé des projets vidéos avec des chansons de Cars et Shrek. Un de nos guitaristes est monteur vidéo, ça aide !
On a repris les répétitions dès qu’on a pu. Le problème a été que sans perspective de reprise, chacun a réservé ses vacances mais après quelques difficultés d’agendas, c’est reparti !
Sweet Home Alabama by SoundtraxComment vous préparez-vous pour les concerts ?
Ce qui est magnifique, c’est que hormis le batteur je ne connaissais personne. La grosse veine c’est que ça a immédiatement matché, sans aucune tension, même si ça peut un peu chauffer dans le choix des morceaux. On a toujours beaucoup de plaisir à se retrouver. On privilégie la qualité : on répète une fois toutes les deux semaines et le reste c’est du travail à la maison : les répétitions sont de la mise en place.
Maintenant on s’entoure d’une équipe au niveau de la technique son qui conseille techniquement, fait du coaching, des résidences…
J’espère qu’on pourra un jour s’entourer d’une équipe de régisseurs et de monteurs.
Quel serait pour vous un concert de rêve ?
Bonne question… je rêverais d’arriver à avoir le concert complet fini, avec une vraie mise en scène, au-delà de la vidéo avec des acteurs sur scène… et de pouvoir le présenter dans une salle de cinéma ou devant des professionnels.
Avez-vous des projets futurs que vous souhaitez partager avec nous et le public ?
Nous avons un projet vidéo qui va peut-être aller plus loin avec une troupe d’acteurs pour jouer quelques scènes.
J’ai toujours un truc qui me vient à l’esprit : il y a une scène d’ouverture dans Moulin Rouge, ou dans Romeo + Juliet, avec le prologue où on annonce au public ce qu’il va voir…
Et puis ces films où la Bande son est jouée par un orchestre symphonique, j’en ai encore des frissons, avec les musiques de Star Wars, les Storm Troopers qui descendent dans les tribunes…
Il y a aussi le nombre de musiciens : aujourd'hui on utilise des backing tracks mais un grand rêve serait d’avoir un groupe full full live, avec une section cuivre.
J’aimerais vraiment sortir quelque chose de choérent et bon musicalement, tout joué par musiciens avec peu de bandes pré-enregistrées.
Mais en musique plus on est de fous plus c’est compliqué d’accorder les agendas !
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaiterait se lancer dans la musique ?
Il faut jouer la musique qu’on aime et la musique comme on l’aime.
Je suis guitariste de formation, j’ose penser que j’ai un bon sens du rythme mais j’ai appris à jouer de la basse tout seul et souvent j’ai les puristes de la basse qui arrivent… je leur réponds que je m’en fous totalement parce que je joue les choses comme ça me plait et comme ça me donne du plaisir.
On fait de la musique pour soi et pour se faire plaisir… mais si on est mauvais il faut se remettre en question haha !
Si on veut devenir pro, il faut viser un niveau de qualité et être ambitieux.
Merci d'avoir répondu à nos questions Pierre !
Si vous aussi, vous souhaitez rejoindre notre commu de musiciens, c'est par là:
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